vendredi 5 mars 2010

Célébration

Il est un fait dont bien peu de mes lecteurs sont conscients, sans doute, et dont moi-même je n'ai pris conscience que progressivement : ce blog n'a qu'un véritable sujet et ce sujet n'est ni la littérature, ni moi-même. Ce sujet... Oh ! Je répugne à en parler ainsi ! Souvenez-vous du marquis de Bièvre disant à Louis XV : "Oh ! Sire, votre Majesté n'est pas un sujet !" Devrais-je dire l'objet ? Comme on dit "l'objet de mes pensées", "de mes espoirs", "de mes tourments" ? Je ne saurais le dire... En tout cas, il ne fait aucun doute que ce sujet est présent, d'une façon ou d'une autre, dans chacun des billets de ce blog.

C'est une bonne date, aujourd'hui (oui, lecteur scrupuleux, tu ne t'es pas trompé : ce billet est bien antidaté), pour célébrer ce sujet et j'ai donc choisi un texte qui semble avoir été écrit pour lui (pour elle ?)...

Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule ; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice ! Elles attirent, elles subjuguent, elles dévorent le regard de l’imprudent qui les contemple. Je les ai souvent étudiées, ces étoiles noires qui commandent la curiosité et l’admiration.
(Ch. Baudelaire, Petits poèmes en prose, "La chambre double")

Combien de fois ai-je lu ces lignes en pensant à ce sujet !