mardi 5 mai 2009

Haïssable, moi ?


J'ai beaucoup réfléchi au statut des passages autobiographiques de mon précédent billet et à leur légitimité.

Par tempérament, par éducation et par goût, j'ai toujours tendance à refuser de me mettre en avant, de parler de moi, de donner des détails sur ma vie... tout en brûlant toujours de le faire, en réalité. Bien plus, je crois que c'est ce tempérament, cette éducation et ce goût qui m'ont apporté les expériences les plus désagréables de mon existence.

J'ai envie d'autre chose et nous sommes ici en un lieu où je suis anonyme, ce qui me laisse toute latitude pour me dévoiler et m'exhiber de la façon le plus indécente, sans que cela ne me nuise. Le seul risque que je prends est de perdre des lecteurs... Puisse le dernier d'entre eux éteindre la lumière en sortant ! (Ne ris pas, lecteur, c'est peut-être toi !)

De fait, je passe mon temps, sur mon autre blog, à m'excuser pour les fois où je me permets un passage autobiographique. Si l'étalement de mon moi sur ces pages indispose l'un ou l'autre de mes lecteurs, je l'invite donc à se reporter à cet autre blog pour y lire les excuses appropriées. Celui-ci sera mon blog autobiographique et narcissique !


D'ailleurs, c'est bien ainsi que je l'ai voulu quand je l'ai créé. J'ai refusé,
dans ma préface, de parler du titre "Lettres du néant" et pourtant... Ce refus était un acte manqué, c'était le refus, pour moi, de franchir le pas, de sauter l'obstacle.

C'est donc dans ce codicille que je vais expliquer mon titre, pour me libérer.


Avez-vous jamais vu de ces personnes qu'on remarque à peine ? Ces personnes falotes, qui ne marquent pas... Ces personnes que vous rencontrez un jour, sans vous souvenir que vous les avez déjà vues... Oh Oui ! tu en as déjà vu, lecteur, de ces personnes transparentes, inodores et insipides... mais sans doute que tu ne t'en souviens pas ! Eh bien, j'en suis, de ces personnes. Tu m'as même peut-être déjà vu, mais lorsque tu me croiseras à nouveau, ton regard glissera sur mon visage sans même un frôlement.


Pour cette raison, j'ai coutume de dire que je n'existe pas. Le néant dont il est question, c'est moi. Mais je n'ai pas appelé ce blog "Lettres de rien". Je le concède, Sartre n'est pas entièrement étranger à ce choix, mais il y a plus : le néant, ce n'est pas rien, tout de même ! Il y a dans ce mot quelque chose de métaphysique, de mystique, de transcendant... Le néant dont il est question a quelque chose à dire !


Je n'existe pas dans ce qu'on appelle parfois le "monde réel" mais je pense que j'ai toute ma place dans un autre monde. Tu ne me reconnaîtras pas quand tu me croiseras, lecteur, mais je crois (si ces lieux sont ceux où se dévoilera mon impudeur, mon impudence y a aussi sa place) que si un jour il advient que je décide de t'envoyer une lettre, tu ne pourras jamais l'oublier, ni m'oublier. C'est par mes lettres, mes billets, mes emails (qu'importe ?), que j'existe. Ces lettres sont aussi l'être du néant.


Ce blog sera donc autobiographique, autobiographique à outrance, autobiographique jusqu'à la nausée, autobiographique jusqu'à l'horreur.

Crédits photographiques :L'illustration de ce billet est une photo de David Zellaby, sous licence Creative Commons. Contrairement à ce que certains pourraient croire, ce nombril n'est pas le mien... Il est des personnes qui sont mieux venues que d'autres à contempler leur nombril, on aura du mal à me convaincre du contraire...

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